Sur la piste de la Veuve est une enquête photographique menée par Louis Levesque, élève fraîchement diplômé de la Haute Ecole d’Art de l’EDHEA, dans laquelle il se questionne sur son héritage. Avec ses mots, il nous en dit plus :
« Que veut dire “héritage” ? Etymologiquement, il s’agit de l’ensemble des caractères relatifs à l’héritier. Ainsi, mon héritage se cacherait dans un ensemble de signes et d’empreintes en rapport avec moi. Il me serait donc impossible de définir votre héritage, car tout comme une relation ou un voyage, l’héritage se vit et se meurt. Il s’attache, se tache et se détache indéfiniment.
Dans cette recherche, j’ai pris pour base de travail des albums photos de ma famille qui s’inscrivent entre 1994 et 2013. La surprise fût grande en remarquant combien j’avais oublié de mon enfance. Me suis-je trop reposé sur ces archives classées ? Toutes ces photographies, ces visages, tous ces regards qui me fixent, qui sont-ils vraiment ? Une partie de moi ?
Comme il m’est impossible de faire parler ces images, je devais faire quelque chose de ces photographies collées dans ces albums, mais il me manquait quelqu’un d’autre, une étrangeté, une présence pour démarrer cette discussion et me faire voyager.
C’est ainsi que j’ai fait la rencontre du Pelargonium Zonale (populairement appelé Géranium). Comparé à d’autres plantes, sa sensibilité à la lumière a attisé ma curiosité. En Suisse, elles ornent souvent les balcons et les rebords de fenêtres, et à l’inverse des photos dans les albums de famille, elles s’exposent aux regards extérieurs.
Pelargonium et moi n’avons pas cherché pas à conserver ces images et les isoler des péripéties de la vie. Nous avons plutôt essayé de pérenniser la présence d’une conversation avec ce passé familial, avec ces images cachées dans des livres, et les ouvrir au monde animé.
Grâce aux liens sensibles qu’entretient le Pelargonium zonale avec la lumière, nous recherchons ensemble à développer des histoires de famille qui accompagnent et réagissent aux aléas de notre vie. »